Friday, 17 August 2012

Conférence des ministres de l’Éducation – 800 délégués attendus


La conférence aura lieu au centre Swami Vivekananda à Pailles 
La conférence aura lieu au centre Swami Vivekananda à Pailles

Ils seront environ 800 délégués qui participeront à la 18th Conference of Commonwealth Education Ministers, du 28 au 31 août au centre Swami Vivekananda. 39 des 41 ministres de l’Éducation des pays du Commonwealth ont confirmé leur participation.

Vasant Bunwaree a déclaré, jeudi, lors d'une conférence de presse, que c’est un honneur pour l’île Maurice d’abriter une conférence d’une telle envergure. Le thème retenu est « Education in the Commonwealth: bridging the gap as we accelerate towards achieving the internationally agreed goals ». Le chef de la délégation mauricienne sera Rajesh Jeetah, ministre de l’Enseignement supérieur. Les délégués analyseront les objectifs atteints depuis la dernière édition de la conférence et se pencheront sur les nouveaux défis.

Quatre forums seront à l’ordre du jour. Le Teachers’ Forum au Rajiv Gandhi Science Centre (Bell-Village), le Youth Forum au Mahatma Gandhi Institute (MGI), le Post-Secondary/Higher Education Leaders’ Forum à l’auditorium Octave Wiehé (Réduit) et le Stakeholders’ Forum. Ces forums permettront des échanges d’idées et de communiquer les priorités dans ces différents secteurs. Cette conférence, a ajouté Vasant Bunwaree, permettra à l’île Maurice de partager son expérience dans divers domaines. En ce qui concerne le Youth Forum, ce sera l’occasion aux jeunes de se rencontrer et les étrangers seront hébergés dans des familles mauriciennes. 

C’est le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui procédera à l’ouverture de cette conférence. Kenny Davis Anthony, Premier ministre de Ste-Lucie, s’adressera également à l’assistance.

Source: DéfiMédia

Wednesday, 29 February 2012

Des enseignants d’une école de Beau-Bassin réclament le départ d’un « écolier turbulent »

La Government Teachers Union réclame le transfert de l’écolier.
La Government Teachers Union réclame le transfert de l’écolier. 
 
Une fois n’est pas coutume. Ce ne sont pas des parents d’élèves qui réclament la tête d’un instituteur, mais des enseignants qui exigent le départ d’un écolier.
La scène s’est déroulée ce matin, ce mercredi 29 février, à l’école du gouvernement André Glover, rue Lady Twining, à Beau-Bassin. Des enseignants de cet établissement ont effectué un sit-in pendant une heure pour protester contre le « mauvais comportement » d’un écolier, qui refait le Certificate of Primary Education (CPE). L’enfant, selon eux, aurait « couvert d’injures » un de leurs collègues hier mardi 28 février.
La Government Teachers Union a été saisie de cette affaire. Le secrétaire de ce syndicat, Salim Choolun, trouve inacceptable le « comportement de cet écolier ».

«Il a injurié un instituteur. Les termes qu’il a utilisés sont choquants. C'est indigne de la part d'un enfant de son âge. De plus, il donne l’impression qu’il n’a peur de rien et il se croit tout permis. Les enseignants bouderont les classes demain si l’enfant n’est pas transféré à un autre établissement. Ses parents sont d’accord pour qu’ils soient transférés. La balle est maintenant dans le camp du ministère de l’Education », a-t-il déclaré sur Radio Plus.

Source: Le Défi Quotidien

Sunday, 26 February 2012

HSC : une centaine de places vacantes dans les collèges nationaux

Après la proclamation des résultats du School Certificate, le 30 janvier dernier, il s’avère qu’il reste des places vacantes en Lower VI dans les collèges d’État. Il nous revient qu’il y a plus d’une centaine de places disponibles au niveau des collèges nationaux et plus de 600 places dans les collèges régionaux.

Un porte-parole du ministère de l’Education explique qu’un communiqué sera émis cette semaine pour informer les élèves du nombre de places disponibles et des combinaisons de matières qui sont offertes. Toutefois, il affirme que les élèves qui se sentent lésés au niveau du choix d’établissement doivent présenter leurs cas au niveau du bureau de leur zone.

Source: Le Défi Quotidien

Friday, 24 February 2012

Journée internationale de la langue maternelle – Le kréol et l’hindi à l’honneur

Rajnarain Guttee et Danielle Turner ont conjugué leurs efforts durant cette journée.
Rajnarain Guttee et Danielle Turner ont conjugué leurs efforts durant cette journée.
 
Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle le 21 février dernier, le Centre Nelson Mandela pour la Culture Africaine et la Hindi Speaking Union ont chacun ponctué cette journée à leur façon.
 
Le Centre Nelson Madela pour la culture africaine a célébré la journée internationale de la langue maternelle à travers une exposition et vente des livres en langue kréol ainsi qu’un ‘Bring and Share’ le mardi 21 février.

Des sirandannes, des poèmes, des chants, des slams et des animations musicales étaient également au programme. « Nou  langaz maternelle (…) éne langaz ki nou apran lor lazam nou mama. Mais pour moi c’est éne langaz de la lutte pour la survie », a déclaré le Père Filip Fanchette avant d’ajouter que « la langue Kréol est une langue identitaire. C’est une ressource des ressources.

Sa ressource là aide nou pou servi lezot ressources dans la société ».  Menwar, Jeff Lingaya, Julien Lourdes et Billy Ng ont donné des prestations lors de cette célébration qui avait débuté aux alentours de 19 heures au siège du Centre Nelson Mandela pour la Culture africaine à la Tour Koenig, Pointe-aux-Sables. Pour Danielle Turner, la directrice du centre, « vu que maintenant la langue kréol sera officiellement enseignée dans des écoles, c’est une victoire que nous avons remportée ».

La Hindi Speaking Union a, pour sa part, organisé un spectacle culturel haut en couleurs et un programme littéraire en hindi le mercredi 22 février 2012. Pour le président de la Hindi Speaking Union, Rajnarain Guttee, « la langue maternelle n’est pas uniquement un moyen de communication mais également le véhicule de la culture et un patrimoine immatériel ». Selon le président, « la Hindi Speaking Union a préparé un livre en hindi pour le cycle pré-primaire mais d’abord il doit être avalisé par le ministère de l’Education ». Des étudiants de cinq établissements secondaires de l’île avaient participé au spectacle qui s’est tenu au théâtre Serge Constantin à Vacoas en présence du ministre de l’Éducation et des Ressources humaines, le Dr Vasant Bunwaree et du ministre des Arts et de la Culture, Mookhesswur Choonee ainsi que du Haut Commissaire de l’Inde.

Célébrée chaque année depuis 2000, la Journée internationale de la langue maternelle a été proclamée par l’Organisation des Nations Unis pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). La journée internationale de la langue maternelle, célébrée le 21 février a pour objectif de promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme.
 
Source: DéfiMédia
Rajmeela Seetamonee

Dans une école privée – Une écolière frappée jusqu’à en perdre connaissance

Hanshika est traumatisée.
Hanshika est traumatisée.
Cette fillette de 11 ans, fréquentant une école privée située dans le Nord, accuse la directrice de l’avoir frappée et traînée en classe jusqu’à ce qu’elle perde connaissance.  Elle a été hospitalisée après l’incident survenu mardi à la mi-journée. Son père a porté plainte à la police.
Elle aurait été violentée jusqu’à en perdre connaissance. C’est ce qu’aurait vécu Hanshika dans sa salle de classe mardi. Après cet incident, cette écolière de 11 ans a été hospitalisée à Pamplemousses. Rencontrée sur son lit d’hôpital jeudi après-midi – en présence de son père –, elle était encore sous le choc et se remet graduellement de son traumatisme : « Je ne me souviens pas de grand-chose. Je sais qu’on m’a frappée, puis rien… »

Hanshika nous explique qu’elle a reçu plusieurs gifles : « Ma tête a cogné une table alors que Madame me traînait. Et quand j’ai repris connaissance, j’étais sur un lit d’hôpital. » Pourquoi aurait-elle été frappée ? Hanshika explique qu’elle ne se sentait pas bien en classe mardi : « Je l’ai fait savoir à mon enseignante, avant de poser ma tête sur la table. Elle est partie chercher la directrice qui est venue sans tarder. Elle m’a lancé « Arett fer zess !». Elle m’a ensuite giflée et traînée en dehors de la classe. »

La directrice aurait paniqué en voyant qu’Hanshika a perdu connaissance. Elle a prévenu la police qui a conduit l’enfant à l’hôpital. Elle a ensuite informé les proches à l’effet que la fillette a eu un malaise. C’est le frère aîné d’Hanshika, âgé de 19 ans, qui s’est rendu à l’hôpital. La mère se trouve à l’étranger pour des raisons professionnelles, alors que le père, qui est un pêcheur, se trouvait en mer.

Le père ne comprend toujours pas pourquoi la directrice de l’école s’est acharnée sur sa fille : « C’est en rentrant de la pêche que j’ai appris que ma fille a eu un problème. Ce n’est que le lendemain de son hospitalisation que j’ai pu voir ma fille. Elle m’a expliqué ce qui lui était arrivé. J’étais fou de rage en écoutant son récit. Je paie chaque mois la directrice de cette école pour qu’elle s’occupe de ma fille et non pour qu’elle la maltraite. »

Nous avons tenté d’avoir la version de la directrice de cette école. À maintes reprises, jeudi, elle a déclaré être en route pour le siège du Défi Media Group à Grande-Rivière-Nord-Ouest afin de nous expliquer ce qui s’était réellement passé mardi. En vain. (Hanshika est un prénom modifié, ndlr).
 
Source: Le Défi Quotidien

Thursday, 23 February 2012

L’école de la vie : Parole de scout


L’école de la vie : Parole de scout
Le 22 février est une date importante pour le scoutisme du monde entier. C’est l’occasion  pour commémorer l’anniversaire du fondateur du mouvement, Lord Robert Baden Powell. Cette journée permet aux ‘scouts’ de se rappeler de la Promesse Scout et qu’ils sont membres d’un mouvement mondial qui existe depuis voilà 105 ans. Le mouvement est présent à Maurice depuis 100 ans.

«Le scoutisme a éveillé en moi le besoin de servir les autres. » Prisca Ferdinand, une adepte de scoutisme, âgée de 24 ans, raconte sa vie de scout. Elle a intégré le mouvement à l’âge de huit ans. Prisca Ferdinand a appris à vivre sans ses parents, toute une semaine, depuis son jeune âge. Le scoutisme est une affaire de famille avoue-t-elle. Ses frères et sœurs y étaient également. Le scoutisme permet à l’individu de s’épanouir et à se socialiser.

«On apprend à se doucher, à faire la cuisine et à vivre avec d’autres personnes qu’on ne connaît pas. C’est une expérience qui m’a aidée à être autonome surtout quand je suis partie pour mes études en Allemagne», explique notre interlocutrice. Le plus surprenant, dit-elle, est qu’ils sont entraînés à vivre dans la nature avec peu de moyens, c’est l’occasion de se débrouiller et de trouver des solutions.

De plus, on apprend à forger un bon caractère, très jeune. Prisca Ferdinand explique que chaque membre apprend à être aimable et serviable. Leur devise : être toujours prêt à servir les autres. Elle avoue que même après avoir quitté le scoutisme, elle ressent ce besoin d’être au service des autres et s’est mise au service de l’église. Jaywunth Tannoo, âgé de 48 ans, est un vétéran du scoutisme mauricien. Ce père de famille a été initié au scoutisme très jeune et est aujourd’hui assistant commissaire général de la Mauritius Scout Association (MSA).
Scout

Depuis l’âge de 12 ans, il porte fièrement son uniforme de scout. Même s’il a dû sacrifier quelques années pour des raisons professionnelles, ce besoin de retourner au scoutisme était plus fort. Il avoue que le scoutisme l’a aidé à progresser dans la vie et surtout sur le plan professionnel. « Le scoutisme m’a aidé à forger mon caractère et vaincre ma timidité. Je communique plus facilement avec les gens .» Ce concepteur graphique se décrit aujourd’hui comme un perfectionniste, déterminé et persévérant. Il ne fait rien à moitié.

Sandrine Juste, âgée de 23 ans, raconte son expérience. Ce qu’elle retient du scoutisme, c’est il faut toujours protéger les tout-petits. Elle avoue avoir appris des valeurs fondamentales : donner, surpasser la douleur, s’organiser et travailler pour réussir. Elle ajoute que « pour aller camper, il fallait qu’on fasse des petits travaux chez des gens pour récolter de l’argent. On nous a appris qu’on ne gagne pas de l’argent facilement.»

Après avoir huit ans consacré au mouvement, Sandrine confie qu’elle en est sortie épanouie, prête à affronter les situations de la vie. « Je passe actuellement par des moments très difficiles mais les valeurs acquises du scoutisme m’aident, rien ne me fait peur. Je reste scout dans l’âme.»
Scout

Scout dans la peau.

Cela pourrait être le récit de Roumaan Isemdar. Cette jeune femme de 23 ans ne s’est jamais laissé décourager. Aucune autre activité n’a pris la place du scout dans sa vie. Elle a eu douze années fructueuses dans le scoutisme et elle est aujourd’hui chef commissaire national des louveteaux notamment ceux âgés de 7 à 11 ans. Elle jongle quotidiennement entre ses études tertiaires, sa vie familiale, ses réunions et les préparations de ses sessions de scoutisme. Roumaan Isemdar a appris à prendre des responsabilités à un très jeune âge. D’ailleurs, cela l’a aidée à s’épanouir car le scoutisme n’a pas de barrière de sexe ni de race. Elle avoue que si elle n’était pas dans le scoutisme, elle ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.

Cyril Rose, âgé de 66 ans est, lui, un vieux routier du scoutisme. Il a intégré le mouvement dès l’âge de 13 ans. Cela fait donc 53 ans qu’il en fait partie. Le scoutisme, dit-il, l’a beaucoup aidé dans sa profession de comptable. « Quand on est scout, on a des lois à respecter. On devient des gens honnêtes. Tout le monde me faisait confiance au travail. La comptabilité requiert l’honnêteté et la confiance. Ce sont les valeurs importantes du scoutisme.»

Le scoutisme avec comme toile de fond la guerre…
Incroyable mais vrai. Le scoutisme a pour toile de fond la guerre ! Lord Robert Baden Powell, officier de commandement britannique durant la deuxième guerre de Boers entre 1899 et 1902 y est pour quelque chose. Cette guerre intervient entre l’Afrique du Sud, les Britanniques et les habitants de la République boers (descendants néerlandais, français et allemand). Durant cette guerre, Baden Powell, astucieux et courageux, utilise des jeunes garçons comme messagers à pied et à bicyclette.

Sa manœuvre fera les britanniques remporter cette guerre car ses petits ont bien mené leurs rôles.
Après cette réussite, il publie ses observations sous le nom de « Aids to Scouting». Le secret de sa réussite, faire confiance aux jeunes. Selon lui, le fait de faire confiance aux jeunes et de leur donner des responsabilités les aide à se développer et de se responsabiliser.  Sa méthode fut prisée par la reine d’Angleterre, elle-même, et a été utilisée par beaucoup d’éducateurs. L’expérience fut appliquée pour combattre les maux de la société telle que la drogue et c’est ainsi que  naquis le scoutisme signifiant éclaireur en 1907. Ce mouvement fut emporté dans les empires Britanniques et a atterri à Maurice en 1912 par Samuel Blunt de Burgh-Edwardes un Quatre-Bornais.

Y a-t-il toujours le même enthousiasme des parents à initier leurs enfants au scoutisme ?
Varidee Parsand, mère de trois enfants avoue que la décision d’initier ses enfants au scoutisme vient de son époux policier. Elle explique que ce dernier voulait que leur fille, Pamela et leur fils, Kevin fassent partie du mouvement pour les discipliner. « Leur papa voulait qu’ils soient  autonomes, obéissants... Cela leur a été bénéfique. Les deux se débrouillent bien aujourd’hui. Par exemple, mon fils a appris à cuisiner. C’est lui qui cuisine pour sa femme qui fini le travail très tard. Le scoutisme a fait d’eux des personnes serviables. Il s’entraident beaucoup dans la famille», confie la mère.

Pourtant, la petite dernière, Vanessa, n’a pas été initiée au scoutisme. « Étant la plus petite, elle est très protégée. On ne voulait pas trop l’exposer à toutes ces activités. Je ne voulais pas qu’elle aille camper toute une semaine sans nous», avance la mère. Cela différencie Vanessa de sa sœur et de son frère, confie notre interlocutrice. A 30 ans, Vanessa agit  toujours comme « l’enfant gâté » de la famille.
Scout

Anne Marie Létendrie confie, elle, que  le scoutisme est un repère pour ses trois filles. En tant que policière, elle trouve que la discipline, le respect et être au service des autres sont des valeurs  importantes pour l’épanouissement de l’individu. « C’est ce qui les a aidées à être organisées», avance la policière. Pour cette mère de famille, même si cela fait des années que ses deux filles aînées ne font plus partie du scoutisme à cause de leurs études, c’était un devoir d’initier la petite dernière. La raison : les deux filles sont très disciplinées et responsables.

La formation
7 à 11 ans : Les louveteaux et louvettes
12 à 15 ans : Les Scouts
16 à 19 ans : Les Adventurers
20 à 26 ans: Les Rovers
26+ ils deviennent Chef ou même avant parfois dépendant de leur progression

Est-ce qu’on peut concilier études et scoutisme ?
Nombreux ont pu voir les jeunes à l’œuvre sur les plages lors de leur camping ou pendant les vacances scolaires faisant le ménage chez les gens pour récolter des fonds. Est-ce que le scout se résume à cela ? Non, nous dit le commissaire général de la Mauritius Scout Association, Danielo Ramsamy. A travers des activités éducatives non formelles, avance notre interlocuteur, les jeunes apprennent à s’entraider, à respecter autrui et à être disciplinés. Est-ce que les jeunes arrivent à gérer tout ça ?
Scout
Pour Warren Désiré, c’était difficile de concilier études et scoutisme. Même s’il a y vécu de très bons moments pendant six ans et a beaucoup appris, il a dû faire un choix en Form V. Ce jeune homme jonglait entre études, sport et scoutisme. C’est alors qu’à 16 ans il abandonne le scoutisme pour se consacrer à ses études. Aujourd’hui, âgé de 31 ans, il y repense avec un pincement au cœur. « J’ai abandonné le scoutisme pour me consacrer à mes études. J’avais peur de ne pas pouvoir gérer mon temps», confie-t-il.

Roumaan Isemdar, de son côté, avoue fièrement que son engagement au scoutisme n’a nullement influencé ses bonnes performances aux études. Elle est actuellement étudiante en troisième année en Science politique à l’université de Maurice.  Son secret : « Savoir gérer son temps, rester fidèle à son engagement et ne jamais négliger les priorités.  » Elle avoue que ce n’est pas toujours simple. Toutefois, son amour pour le scoutisme et son envie de former les tout-petits l’aident à gérer son temps et à se mettre au service des autres.

Danielo RamsamyDanielo Ramsamy (Commissaire Général de la Mauritius Scout Association) : « C’est une expérience enrichissante »
> Parlez-nous du scoutisme à Maurice…
Le scout à été fondé par un groupe de jeune dont Samuel Blunt de Burgh-Edwardes était l’initiateur à Maurice. Cette année le scoutisme mauricien devient centenaire. Nous avons de plus en plus de jeunes très motivés. Il est primordial de savoir que le scoutisme n’implique pas que des campings. C’est un mouvement éducatif non formel pour les jeunes et moins jeunes dès l’âge de sept ans. Les enfants apprennent les valeurs de la vie telle que la discipline, le respect et l’entre-aide. C’est une expérience enrichis­sante que beaucoup n’oublieront jamais.

> Est-ce que les jeunes sont toujours aussi motivés qu’avant ?
Définitivement oui. Nous comptons à ce jour 3 500 membres dont 2 800 jeunes. On ne peut donc pas dire le contraire. Il y a certes tout plein de divertissements de nos jours mais il y a toujours cet engouement pour le scoutisme. Nos jeunes sont très motivés, il y a une soif du scoutisme. C’est surtout le partage et les activités qui les motivent.

> Justement en parlant de divertissement, trouvez-vous que le scoutisme aide suffisamment les jeunes à ne pas s’aventurer dans la drogue ou l’alcool ?
Vous savez, le scoutisme à Maurice est composé de jeunes venant des milieux difficiles. Ils sont nombreux à être à la recherche d’activités pour s’occuper donc je devrais dire oui, cela les aide à ne pas tomber dans des fléaux. On touche beaucoup de jeunes et on les forme à l’école de la vie. C’est une façon pour eux à ne pas se laisser tenter par les fléaux. Si un jeune à une occupation, il n’ira pas chercher ailleurs.

> Qu’en est-il des parents ? Sont-ils toujours motivés à initier leurs enfants au scoutisme et aux activités que vous faites.
Les parents font confiance au mouvement. C’est ce qui nous fait progresser. Quand on prend la responsabilité des enfants, on s’assure que tout se passe bien et les parents le savent. Si on forme les enfants à devenir adulte et responsable, on ne peut pas agir en irresponsable nous-mêmes en mettant leur vie en péril. 
 
Source: DéfiMédia
Sonia Adam

Tuesday, 21 February 2012

Langue maternelle : défi ou norme ?


Langue maternelle : défi ou norme ?
La Journée de la langue maternelle est célébrée ce mardi 21 février. L’État a été bien inspiré en introduisant le Kreol morisien et le bhojpuri au cycle primaire. Depuis leur introduction, ces deux langues fleurissent. 
C’est au mois de janvier dernier que le ministère de l’éducation a introduit le Kreol morisien et le bhojpuri en Standard I. Ces deux matières sont essentielles à la bonne compréhension du cursus scolaire par les enfants.

Dans cette optique, l’Institut Cardinal Jean Margéot (ICJM) lance une deuxième série de manuels Prevok-BEK.
Jimmy Harmon, constate que le Kreol morisien se porte très bien. Il est d’avis que l’État a fait ce qu’il fallait et a corrigé une anomalie. « L’État a réhabilité une erreur historique. C’est à nous de faire avancer maintenant la langue maternelle. L’État peut toujours jouer un rôle de facilitateur. »

«La langue maternelle, en l’occurrence celle qui est en tout cas la plus parlée, le Kreol morisien, se porte très bien. Elle a fait une progression fulgurante. Elle est utilisée maintenant dans toutes les situations, surtout depuis que tout le travail de standardisation a été fait et davantage maintenant avec l’enseignement du Kreol morisien comme langue optionnelle au primaire.» Il est aussi bon de souligner que le Kreol morisien se trouve maintenant parmi les Communication Skills, aux côtés de l’anglais et du français, dans le nouveau curriculum du prevoc.

Le responsable du department of Applied Pedagogy à l’ICJM, pense qu’il ne faut pas dormir sur ses lauriers. Il croit fermement qu’on est sur la bonne voie et qu’il y a encore des choses à faire. «Au niveau de l’ICJM et le Bureau de l’éducation catholique, nous pensons que les publications sont importantes. C’est ainsi que nous lançons une deuxième série de manuels Prevok-BEK, ce 21 février dans le cadre de la Journée internationale de langue maternelle au collège Père Laval. Nous travaillons actuellement sur un autre projet d’envergure  avec une maison d’édition allemande. Nous pensons annoncer le projet fin novembre 2012. Je sais  que le M. Choonee, ministre de la Culture, est très favorable à de telles initiatives. »

L’enseignement au niveau des écoles  n’est pas statique. Après avoir suivi une classe du Kreol morisien, Jimmy Harmon  pense qu’il faudra forcément revisiter, après un certain laps de temps le curriculum et tenir compte des avis des profs. «La qualité d’un tel enseignement passe aussi par la formation continue. Je pense que le Kreol morisien Unit de la Mauritius Institute of Education (MIE) est une initiative intéressante. Elle a tout notre encouragement. De notre côté, nous essayons d’apporter les compétences requises à notre secteur et surtout notre mode de formation traditionnel. »
Ce dernier pense fermement que le Kreol morisien ne va perturber pas l’enseignement du français. « Nous avons une graphie bien distincte. La structure du Kreol morisien en elle-même est différente du français mais plus proche de l’anglais. Il est  aussi considéré comme une matière optionnelle. D’ailleurs tout enfant a la capacité de bouger d’une langue à une autre. »

La deuxième phase, le bhojpuri
En ce qui concerne le bhojpuri, le ministre de l’Éducation ne compte pas en rester là, car après l’entrée de la langue au primaire, il a annoncé son usage au secondaire. Son ministère y travaille activement et le ministre est convaincu que la langue est familière aux élèves du secondaire en se basant sur l’expérience de certains établissements qui l’ont déjà introduite. Il s’agit donc de la mettre sur le même pied d’égalité que les autres matières.

Arvind Bissessur, le coordinateur pour la vulgarisation de cette langue nous confie que les manuels pour la STD II sont en préparation. « Nous avons été surpris de l’intérêt porté au bhojpuri. C’est ainsi que nous allons introduire des jeux et des chants traditionnels. L’enfant apprendra en jouant et en chantant… »

Il constate que le bhojpuri a bien progressé. Autrefois, cette langue n’était utilisée qu’à la maison. C’est la deuxième langue parlée après le Kreol morisien.  «À la maison, les gens ne réalisent pas qu’en parlant bhojpuri, ils apprennent une autre langue et, de ce fait, initient leurs enfants au vocabulaire. »

Avec son introduction dans les écoles, les choses ont évolué. Les enseignants ont deux types de réactions. «Les anciens admettent que cette langue leur sert à quelque chose. Ce qu’ils ont appris à l’époque, à savoir des chants, des jeux, des mots traditionnels, est maintenant mis en valeur. Ce qu’ils apprenaient aussi au sein des baitkas n’a pas été vain. Les jeunes enseignants sont, eux aussi, heureux de tirer avantage de l’héritage qui leur a été légué. Tout cela indique que le bhojpuri se porte très bien… »

Nita Rughoonundun-Chellapermal : « Le Kreol morisien ne perturbe pas l’apprentissage du français, il le facilite »
Nita Rughoonundun-Chellapermal, responsable de la Mauritian Kreol Unit au MIE donne son point de vue sur la progression de l’enseignement du kreol Morisien dans nos écoles.

> Quel est votre constat concernant l’enseignement dispensé dans nos écoles, un mois après l’introduction de la langue maternelle ?
Il est encore bien trop tôt pour se prononcer. L'enseignement est un processus qui se fait dans la durée. En revanche, on peut dire qu’au niveau des écoles, les classes ne sont pas vides ! J'ai visité deux écoles  mardi dernier où il y avait respectivement 28 et 65 enfants – répartis en deux groupes –  qui suivaient la classe de Kreol morisien. Un collègue a été dans une école où il y avait 28 enfants dans la classe. Bien sûr, il y a aussi des écoles où il n’y a que six ou huit élèves. Mais c’est tout à fait normal.

Notre but  n’est pas de compter le nombre d’élèves comme on dénombre les participants à la loterie nationale ! Au fur et à mesure que les enfants parleront à leurs parents de leur appréciation de la classe de Kreol, on peut imaginer que les effectifs vont encore augmenter. D’ailleurs, le nombre d’élèves intéressés n’est pas encore bien délimité ; on continue à recevoir de nouvelles demandes. En tout cas, on serait bien avisé de commencer à recruter les postulants pour l’enseignement de cette langue.

> Qu’en est-il de la formation des enseignants, existe-t-il une formation continue pour ceux engagés dans ce créneau ?
Nous rencontrons les enseignants de Kreol morisien toutes les semaines, parfois pendant une journée entière. Cette rencontre  nous permet de les écouter, de faire le point sur leurs difficultés et sur ce qui peut nous sembler poser problème. On en profite aussi pour aborder les aspects de l'organisation, de la gestion de la classe ou encore la  méthodologie.  Nous tenons aussi à préciser qu’au-delà de la formation, nous faisons confiance aux enseignants, à leur savoir-faire et à leur engagement.

Certains d’entre eux sont des enseignants de carrière très sensibles aux besoins des enfants. C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que la formation des enseignants se poursuit, selon de nouvelles modalités,  qui tiennent compte de leur expérience du moment sur le terrain et qui sont du coup plus appropriées à leur nouvelle situation. Et l’on passe désormais à une autre étape : amener les enseignants à participer aux discussions en vue de l’élaboration du matériel pédagogique.

> Quelle est la situation à l’île Rodrigues ?
Rodrigues vient de vivre un moment de consultation en vue de la nouvelle direction de ses affaires. Elle a un nouveau Commissaire, qui est aussi commissaire à l’éducation. Laissons l’île  faire ses propres choix. Je suis confiante que le projet d’introduction du Kreol morisien dans les écoles à Rodrigues se fera dans l’intérêt des enfants de l’île et de celui de notre entente mutuelle. 

> Il existe une école de pensée selon laquelle le kreol morisien va perturber l’enseignement du français. Votre opinion ?
Il convient d'être très clair là-dessus: le Kreol morisien ne perturbe pas l’apprentissage du français ; il le facilite. Dans les premiers temps d'apprentissage d'une langue, on aborde celle-ci à partir de sa ou de ses langue(s). La pratique du Kreol permet à nos enfants de disposer d'un vocabulaire potentiellement appréciable en français.

Au lieu de voir dans le " Je pas gagné" timidement dit par un enfant de cinq ans, un énoncé syntaxiquement incorrect, on peut y voir la tentative de communiquer dans cette langue qu’il ne maîtrise pas encore mais qu’il a le désir de comprendre ; l’emploi correct pour se désigner en tant que celui qui parle – alors que « Mo » et « Je » sont en surface très différents - et que « Je » ne peut être ‘pris’ du Kreol ; l’emploi compréhensible et fonctionnellement efficace de la locution négative ;  l’utilisation d’un verbe dont on comprend le sens ; le tout arrangé selon un ordre qui fait que le message  est entendu. Bien sûr, ce passage – on dit en termes savants – cette interlangue doit évoluer pour donner « J’ai/Je n’ai pas eu/reçu … » mais en attendant, l’apprenti locuteur de français s’est fait comprendre et il est donc entré dans une situation d’échange authentique en français.

À  vouloir trop vite  l’excellence, on empêche trop d’enfants de démarrer !

> Vos propositions pour faire avancer la langue ?
Beaucoup a déjà été fait, grâce à l’engagement de certaines personnes depuis longtemps. Maintenant, ce qui reste à faire à court et moyen termes, c’est l’équiper de termes techniques disciplinaires – en mathématiques et en sciences notamment  afin qu’on puisse répondre aux besoins des enseignants et des élèves. Et puis, bien évidemment, il faut qu’il y ait davantage de personnes qui produisent en Kreol des textes de natures diverses, répondant à des fonctions communicatives diverses.

V.K. Beeharry : « Le bhojpuri ne peut pas être considéré comme langue maternelle… »
V.K. Beeharry rappelle qu’il y a plusieurs décennies, le bhojpuri était la langue la plus parlée par les hindous et les non-hindous à l’île Maurice principalement dans les camps des établissements sucriers. À cette époque, le bhojpuri était la langue parlée par la majorité des Mauriciens. L’ex-inspecteur pédagogique du ministère de l’Éducation pour les langues orientales soutient de plus qu’avec le développement rapide du pays, le Kreol morisien a pris de l’ampleur. Le mouvement de la population des régions rurales vers les villes, l’enseignement de l’anglais et du français a provoqué le déclin du bhojpuri pour laisser la place au Kreol morisien.

Ce dernier prend pour exemple les chiffres du recensement effectué en 2000 où il a apparaissait que 12.1 % de la population parlait le bhojpuri et 70.1 % utilisait le kreol Morisien. Pour lui : « En toute honnêteté, le bhojpuri ne peut être considéré comme langue maternelle. Le bhojpuri est un dialecte et non une langue comme certains voudraient le faire croire. Le bhojpuri a sa propre identité. Il faisait le lien non seulement entre les hindous, mais aussi entre les autres segments de la population pendant des décennies… Il joue un rôle important dans la société mauricienne et doit être préservé. Il y a un grand besoin de planifier les choses pour qu’il soit reconnu.»

De par sa connaissance du circuit scolaire, ce dernier affirme que le bhojpuri apportera son lot de confusion dans la tête des apprenants. « En introduisant le bhojpuri au niveau primaire, contre la volonté des parents, cela ne contribuera pas à l’objectif visé. Au contraire, il va créer plus de confusion chez les apprenants… » Ce dernier croit qu’il faut encourager les chansons, la littérature, le théâtre, la musique en bhojpuri. Pour lui, si le pandit s’exprimait ainsi, lors des cérémonies religieuses, les dévots seraient les plus grands bénéficiaires, puisque le message passerait sans ambiguïté.

Le défenseur de la langue hindi propose que le Mahatma Gandhi Institute (MGI) ne se limite pas à donner certains cours. « Il n’y a malheureusement pas de matériel approprié pour l’enseignement des langues orientales. Il y a un urgent besoin de revoir le matériel pour le primaire et le lower secondary. Certaines leçons sont plus difficiles à assimiler au primaire qu’au secondaire. Il y a un urgent besoin d’un panel pour réaliser les manuels. »

Parmi ses propositions, il estime qu’il faut revoir le choix des matières au niveau de la Form IV et de la Lower VI. De plus, ils ne sont pas nombreux  les collèges qui offrent l’hindi comme matière.
 
Source: DéfiMédia
Annick Daniella Rivet