Wednesday 16 November 2011

704 cas rejetés par la TEC – Son père n’a pas eu son divorce, il risque de perdre sa bourse

Il bénéficie d’une bourse d’études auprès du ministère de l’Éducation. C’est-à-dire que tous les frais encourus lui sont payés. Sauf que des conditions particulières sont attachées à cette bourse. Jérôme Ramen redoute que la sienne soit supprimée au motif que le divorce de ses parents n’est toujours pas prononcé…

La tristesse se lit sur son visage. Et l’inquiétude aussi. Fils de pêcheur, Jérôme Ramen, habitant de Grande-Rivière-Sud-Est, poursuit des études en Gestion et Droit (2e année) à l’Université de la Technologie de Maurice à La Tour Koenig. Il craint que son application soit rejetée par la Tertiary Education Committee (TEC). Cela après que son père, par manque de moyens financiers – il n’est pas en mesure d’honorer ses engagements envers son avocat – est obligé de renoncer à sa demande de divorce. Du coup, la procédure de divorce, pourtant entamée depuis janvier 2010, a été tout bonnement classée. Initialement, pour bénéficier de cette bourse d’études, les parents doivent être divorcés ou l’un d’eux doit ne plus être de ce monde.

« Le fait que mon père n’a pas obtenu le divorce ne veut pas dire qu’il vit avec son épouse. Ce n’est absolument pas le cas. D’ailleurs, un affidavit juré en Cour suprême atteste de cette situation familiale.  (voir document).

Ainsi, dans ledit affidavit juré le 7 juillet dernier en Cour suprême, les parents du jeune homme affirment solennellement qu’ils ne partagent plus le même toit conjugal depuis trois ans. Mais ce document n’a pas suffi à convaincre la TEC. Praveen Mohadeb, le directeur exécutif de la TEC, évoque les 704 cas rejetés par cette instance pour non-respect des critères exigés.

C’est à travers une lettre datée du 28 juin 2010 que Jérôme Ramen a appris la bonne nouvelle. Il est détenteur d’une bourse d’études, d’une valeur de Rs 48 300, pour une durée de trois ans. L’étudiant devra au préalable renouveler sa demande de bourse chaque année pour bénéficier du remboursement de ses dépenses additionnelles pour l’achat des livres et du matériel. Cela représente un montant avoisinant les Rs 13 000. Une somme qui est versée directement sur le compte bancaire de l’étudiant.

Cette année, depuis le mois de mars, Jérôme Ramen, s’est heurté à l’intransigeance de la TEC qui évoque les critères stricts  de l’attribution de cette bourse d’études.

Le jeune homme n’a pas baissé les bras face à l’adversité et a soumis une demande de renouvellement de sa bourse. Il a accompagné sa requête d’une lettre de la Sécu attestant que sa mère bénéficie d’une aide sociale de Rs 2 800 par mois.

« Mais les officiers m’ont déclaré que l’affidavit juré en Cour suprême et la lettre du ministère ne servent à rien. Jusqu’ici, la TEC n’a pas encore rejeté, officiellement du moins, mon application. Hélas, je crains que mon avenir ne soit sombre », se désole le jeune homme dans les locaux de Radio Plus.
Suite à son intervention dans l’émission Xplik ou K, Praveen Mohadeb a bien voulu lui fixer un rendez-vous pour discuter de son dossier, mardi après-midi.

À l’antenne de Radio Plus, le directeur exécutif de la TEC explique qu’il existe plusieurs conditions régissant l’attribution de cette bourse. « Le cas de Jérôme Ramen est unique en son genre, concède Praveen Mohadeb. Il ne faut pas que ce cas fasse un précédent, d’autant plus que la TEC dispose d’un budget restreint ».

Et de souligner : « Nous avons rejeté jusqu'à présent 704 demandes. Et cela n’a pas été fait de gaieté de cœur. Cela fait toujours peine de renvoyer ces jeunes à leur situation sociale délicate. En ce qui concerne Jérôme, en cas de rejet de son dossier, il pourra toujours contracter un prêt qui sera garanti par l’État. Nous avons pris rendez-vous avec lui pour voir ce qui peut être fait en la circonstance », souligne le directeur exécutif de la TEC.

Croisons les doigts pour que ce jeune homme qui veut réussir sa vie puisse voir la lumière au bout du tunnel!

Source: DéfiMédia
Emma Chelumbrum 

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