Friday 2 December 2011

Tengur : « Je ne crois pas dans le système de ‘catchment area’ »

Alors que le ministère de l’Education enquête sur des cas de falsification d’adresses pour l’admission de certains enfants en Std I, le président de la Government Hindi Teachers Union, Suttyhudeo Tengur, se prononce catégoriquement contre le système de ‘catchment area’. 
 
> Le ministère de l’Éducation a initié une enquête concernant des parents qui auraient falsifié leur adresse afin de faire admettre leurs enfants dans une école de renom. Comment accueillez-vous cela ?
Laissez-moi souligner que ce n’est pas la première fois que le ministère de l’Éducation mène une telle enquête au sujet des admissions en Std I. A l’époque où James Burty David était ministre de l’Education, une enquête similaire avait été faite et la police avait même été chargée de vérifier certaines adresses suspectes. C’est une pratique qui existe depuis un bout de temps.

> Mais quelle est votre opinion concernant les parents qui falsifient leur adresse ?
Il faut être certain avant de dire que quelqu’un a falsifié son adresse. Pour une admission, des preuves d’adresse sont nécessaires. Une personne peut aussi avoir une deuxième maison située dans une autre région. Est-ce que cela peut être considéré comme une falsification ? Légalement non.

> Vous parlez de ceux qui possèdent deux résidences, mais qu’en est-il de ceux qui ont une seule maison et qui font admettre leurs enfants dans une école située en dehors de leur ‘catchment area’ ?
Il faut se mettre une chose en tête. Ce n’est pas possible qu’un enfant se voit refuser l’admission dans une école du choix de ses parents simplement parce qu’il n’habite pas la région. Est-ce que l’aspect de ‘catchment area’ est légal ? Jusqu’ici, personne n’a fait un ‘legal test’ sur le sujet. Il serait temps qu’un parent loge un cas en Cour suprême pour voir si c’est possible de faire une discrimination sur la base de sa résidence.

> Vous proposez, donc, qu’un parent le fasse ?

Certainement ! Les parents qui se sentent victimes du système devraient avoir recours à la Cour suprême. Il ne faut pas oublier que l’Equal Opportunities Act a été votée.

> En suivant votre logique, il semble que vous êtes farouchement contre le système de ‘catchment area’ ?

Je ne crois pas dans le système de ‘catchment area’ ou de ‘zoning’. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis battu contre le système Obeegadoo qui cloisonnait les enfants dans des zones. Je ne crois pas dans un système qui empêche un parent de faire admettre son enfant dans une école de son choix. Avec l’évolution, nous avons les droits parentaux et les chances égales, entre autres. Il ne faudrait pas, d’un autre côté, mettre des barrières pour empêcher la mise en application de ces grands principes.

> Vous approuvez, donc, les parents qui admettent leurs enfants dans des écoles situées loin de leur résidence ?

Prenons un exemple : il y a beaucoup d’enfants qui habitent à Roche-Bois mais qui sont admis à l’école Villiers René, Youngman et surtout Raoul Rivet. Si un enfant habite à Roche-Bois et que ses parents n’ont pas les moyens de trouver un logement près d’une école prisée, est-ce que cela veut dire qu’il faut cloisonner l’enfant à Roche-Bois ? Je ne suis pas d’accord !
> Est-ce que cela ne porte pas préjudice aux enfants méritants du ‘catchment area’ où se situe l’école ?
Quand il y a beaucoup de demandes d’admission dans une école, il existe la possibilité de canaliser les enfants vers une autre école de la même région. C’est une pratique qui existe depuis longtemps.

> Et vous, en tant que parent, comment réagiriez-vous en voyant des enfants venant d’ailleurs être admis dans une école au détriment de votre enfant ?
J’ai dit que je suis contre la régionalisation et la ségrégation géographique. Si jamais il y a trop de demandes pour une école, il revient au ministère de l’Éducation d’accorder les mêmes ressources à toutes les écoles. Laissez-moi aussi faire ressortir que, par exemple, le ‘catchment area’ de l’école Raoul Rivet à Port-Louis comprend un certain nombre d’enfants, mais en réalité cette école accueille deux fois plus d’enfants. Dans d’autres régions, certaines écoles accueillent seulement la moitié de la population des enfants du ‘catchment area’.

> Que préconisez-vous dans ce cas ?
Le gouvernement doit maintenir le même niveau dans toutes les écoles. Aujourd’hui, le gros problème c’est qu’il n’y a pas de management dans nos écoles. Il n’y a pas d’inspections pédagogiques. Et, de ce fait, beaucoup d’écoles voient leur niveau baisser. Face à cela, les parents ont le droit légitime de chercher une école qui connaît le succès pour leurs enfants. Tous les parents rêvent de voir leurs enfants réussir. On ne peut pas condamner un parent qui refuse que son enfant soit admis dans une école peu performante. 
 
Source: DéfiMédia
Jean Francois Cossigny

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