Thursday 9 February 2012

6 780 enfants de rue à l’île Maurice

6 780 enfants de rue à l’île Maurice
Ils sont environ 6 780 enfants qui sont en situation de rue actuellement chez nous. C’est ce que révèle une étude menée conjointement par la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA) et l’ONG Safire.
 
Cette étude sur les enfants en situation de rue a été faite en deux phases : 940 enfants ont été interviewés durant la première et 3 000 autres au cours de la seconde phase. Les auteurs de cette étude ont établi quatre critères pour définir ces enfants en situation de rue : (1) un enfant de plus de 15 ans qui n’est pas scolarisé et qui ne travaille pas ; (2) un enfant de moins de 16 ans qui pratique une activité économique, qu’il soit scolarisé ou pas ; (3) un enfant scolarisé mais qui est chroniquement absent (plus de dix jours par semestre) pour des raisons non justifiées ; (4) un enfant dont les deux parents sont absents.

Le constat des auteurs de l’étude : l’absence parentale est ressortie comme étant un facteur clé qui accroît considérablement les risques qu’un enfant se retrouve en situation de rue. En effet, 53,3 % des enfants en situation de rue viennent de familles monoparentales. De plus, 39,5 % des enfants ont déclaré être victimes de mauvais traitement et faire face à des difficultés. Le Dr Peter Fonkwo Ndeboc, un des auteurs de l’étude, soutient que ce qui est inquiétant est que ces enfants soient vulnérables à toutes sortes de dangers et fléaux : prostitution, alcoolisme, toxicomanie, violence, etc. 30 % des enfants interrogés ont déjà consommé des substances illicites.  Il ajoute que la répression n’est pas la solution. « Bien souvent, ces enfants sont envoyés dans un centre correctionnel. Or, ils ont besoin d’être écoutés, compris, soutenus et encadrés », insiste-t-il.

Soulignons que la majorité des enfants interviewés ont répondu qu’ils avaient une maison où dormir mais qu’ils se retrouvent dans la rue pour de raisons di­ver­ses : l’absence des parents, la rupture de la struc­ture familiale et une situation socio-économique difficile. 

Autres points saillants du rapport : 30 % des enfants interrogés ont déjà consommé des substances illicites ; 35,5 % sont impliqués dans des activités économiques ; la moyenne d’âge de ceux qui travaillent est de 13 ans ; 1 % des enfants s’est déjà adonné à la prostitution ; 3,3 % ont déjà été impliqués dans le trafic de drogue, la fourchette des salaires des enfants qui travaillent se situe entre Rs 3 532 et Rs 20 000 ; 1,1 % des enfants ayant consommé de la drogue l’a fait par voie intraveineuse ; la moyenne d’âge pour les premiers rapports sexuels est 13,8 ans.

Nargis Bundhun, présidente de Safire, n’a pas mâché ses mots pour déplorer l’absence des parlementaires invités au lancement de ce rapport mercredi, au siège du Bar Council. «Ils ne sont pas venus parce que nous n’avons pas voulu qu’ils fassent des discours. Ils l’ont mal pris, notamment les membres de l’Opposition. Nous ne sommes pas là pour leur faire plaisir. Qu’ils sachent que la Corporate Social Responsability ne se limite pas à construire quelques maisons dans une circonscription en particulier. Leur absence prouve qu’ils ne se soucient pas du sort de nos enfants en situation de rue », a-t-elle martelé.
 
Source: DéfiMédia
Radha Rengasamy

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