Wednesday 8 February 2012

Études tertiaires – Ça coûte les yeux de la tête

Études tertiaires – Ça coûte les yeux de la tête
L’enseignement supérieur est loin d’être à la portée de tous. Contrairement à il y a 10 ans, il est difficile d’être compétitif sur le marché du travail avec uniquement un Higher School Certificate (HSC) en poche. Les études tertiaires sont ainsi devenues une voie incontournable. 12 319 collégiens obtiendront leurs résultats du HSC, ce lundi. Un véritable casse-tête pour les parents qui veulent assurer un avenir doré à leurs enfants.
 
Le coût excessif des études et de la vie en Europe a quelque peu refroidi l’ardeur des étudiants mauriciens qui voulaient s’y rendre. Seuls ceux issus des familles aisées peuvent encore prétendre aux prestigieuses universités européennes. Entre-temps, plusieurs autres possibilités se sont présentées et attirent de plus en plus nos jeunes.

La majorité des étudiants qui veulent entreprendre des études à l’étranger après le HSC se tournent désormais vers l’Asie, notamment l’Inde, la Chine, la Malaisie ou Singapour. D’autres, aux moyens financiers plus modestes, optent pour l’université de Maurice (UoM), l’University of Technology of Mauritius (UTM) ou encore ces nombreux centres de formation qui ont ouvert leurs portes, il y a une dizaine d’années, offrant une palette de cours équivalant à certains diplômes universitaires.

L’intérêt pour la Chine est lié aux frais qui demeurent très abordables pour les familles mauriciennes de la classe moyenne. Ainsi, Doris Chitson, de l’Overseas Education Centre, indique qu’il est possible d’étudier la médecine dans l’empire du milieu, à un coût dix fois moindre qu’en Europe. Ainsi, il suffit d’avoir Rs 150 000 pour les frais universitaires et Rs 50 000 pour vivre par an.

Si certains ont des doutes sur la qualité des cours, Doris Chitson se veut rassurante : « Nous garantissons des universités de qualité à Canton et à Beijing. À ce sujet, l’étudiant ne doit avoir aucune appréhension. » Un pédiatre, exerçant dans un des hôpitaux de l’île, soutient que les études de médecine en Chine « sont moyennement bonnes, comparées aux études entreprises dans les pays de l’Europe de l’Est. La Russie ne propose même pas d’examens, sauf oraux. Un non-sens ! En revanche, pour des études à bas coûts, les meilleurs médecins sont ceux qui ont débuté à l’UoM durant les trois premières années et qui ont ensuite poursuivi leurs études à l’université de Bordeaux. »

D’où l’importance de bien se renseigner avant de choisir une université pour des études de médecine. À l’UoM, la Registrar Rekha Issur-Ghoora nous indique que seuls les frais administratifs sont imposés. Ils peuvent tourner autour de Rs 14 400 par an. Sauf quand il s’agit de compléter ses études de médecine à Bordeaux. Si les frais de scolarité sont gratuits en France également, l’étudiant doit trouver de l’argent pour son séjour, notamment pour le logement, qui revient cher.

La Malaisie est devenue un pays très prisé des Mauriciens pour les études à l’étranger. Fadil Ruhomatally, de la Malaysia Education Co Ltd, est d’avis que l’option Malaisie est une des meilleures en termes qualité/prix en ce moment : « Avec Rs 15 000 par mois, un étudiant peut vivre décemment. Le coût des études peut varier entre Rs 150 000 et Rs 200 000 par an. »

Fadil Ruhomatally soutient toutefois qu’il existe des Foreign Branch Campuses, mais les frais sont plus élevés : « Ils représentent des universités de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de l’Australie, entre autres. Malgré cela, les frais restent raisonnables, soit entre Rs 300 000 et 350 000 par an. »

Autre solution
Alors que la Grande-Bretagne restreint quelque peu l’immigration, une alternative commence à se dessiner pour les étudiants mauriciens : l’Australie. Certes, les études au pays du kangourou sont plus chères qu’en Chine et en Malaisie, mais certains étudiants y voient quand même des avantages. « Il faut au moins un million de roupies par an pour étudier en Australie », indique Doris Chitson, alors que les frais de séjour tournent autour de 18 000 dollars australiens par an.

Christine Faugoo, directrice de l’International Development Program (IDP) à Maurice, soutient qu’un des plus gros avantages d’aller étudier en Australie est que l’étudiant qui a entrepris deux ans d’études obtient un visa supplémentaire de deux ans pour travailler ou étudier davantage : « Comme l’économie australienne est en pleine croissance, contrairement à l’Europe, les perspectives pour les étudiants mauriciens sont très intéressantes. Et même s’ils ne veulent pas rester en Australie après leurs études, ils trouveront plus facilement du travail à Maurice. » La spécialiste des études en Australie indique qu’une maîtrise coûte en moyenne Rs 600 000 par an, alors que le coût de la vie s’élève à Rs 500 000 chaque année.

Les options mauriciennes
Si vous n’avez pas les moyens pour vous rendre à l’étranger, il y a une palette d’offres locales désormais disponible. Il y a d’abord l’université de Maurice (UoM) qui, d’ailleurs, augmente l’accès aux étudiants bientôt. Le Charles Telfair Institute (CTI) offre de nombreux cours, en partenariat avec la Curtin University of Technology d’Australie. D’où l’engouement des Mauriciens de poursuivre leurs études au CTI, à Moka.

Pour les trois ans d’études (Bachelor Degree), les étudiants devront payer 8 150 dollars australiens (Rs 252 650) à la Curtin University et Rs 326 240 à l’institution mauricienne. Au total, pour un diplôme au CTI, cela coûte environ de Rs 580 000. Alors que des études en Australie auraient coûté Rs 3,5 millions.

À l’University of Technology of Mauritius (UTM), un étudiant devra débourser Rs 22 300 par semestre pour un cours de son choix. Pour les trois ans d’études, le coût est de Rs 134 000.

À l’Isitech Business School, si vous voulez entreprendre un BA en Accounting & Finance, il vous faut débourser Rs 252 000. Cette institution souhaite que l’étudiant fasse un dépôt s’élevant à la moitié des frais, une fois qu’il s’inscrit.

À son propre rythme
Ils sont de plus en plus nombreux à opter pour des cours à distance. Ce sont ceux offerts par University of South Africa (UNISA) qui sont les plus prisés. Des études de langues, de psychologie, des finances... la liste est longue. Si certains entreprennent directement des démarches auprès d’UNISA, les étudiants peuvent également solliciter l’aide d’une agence locale.

AEA Co Ltd est un des représentants de cette institution sud-africaine à Maurice. L’agence prend en charge l’aspect administratif et tout ce qui concerne les paiements. Après quoi, l’étudiant reçoit par la poste son Study Pack, qui comprend des Tutorial Letters et des Study Guides. De surcroît, il a un code pour accéder à son site personnel et communiquer avec ses chargés de cours sur internet. Travaillant à son propre rythme, l’étudiant a 30 à 32 modules à compléter pour être titulaire d’un diplôme d’UNISA. Pour un Bachelor Degree, l’élève peut même étaler son cours de trois ans sur huit années. Ces cours à distance peuvent coûter environ Rs 300 000.

À chacun son plan de financement
La Mauritius Commercial Bank (MCB) offre des prêts d’études, connus comme le MCB Campus, de Rs 100 000 à Rs 5 millions. Un moratoire, d’une durée maximale de cinq ans pour le remboursement du capital, est proposé en option. « C’est un plan de financement taillé sur mesure pour des études supérieures. Nous nous adaptons à vos besoins », indique-t-on du côté de la MCB. La State Bank of Mauritius (SBM), avec SBM Achiever, se veut flexible.

Elle offre un moratoire sur le remboursement du capital, allant jusqu’à cinq ans (incluant un autre moratoire de six mois après la fin des études, le temps de trouver un emploi). Seuls les intérêts sont dus pendant cette période. Ainsi, l’étudiant a jusqu’à 10 ans pour le remboursement du capital et des intérêts. L’emprunt maximal est de Rs 4 millions. La Bramer Bank offre également des produits attrayants pour le financement des études supérieures. Elle est disposée à financer la totalité des dépenses et permet un remboursement allant jusqu’à 10 ans, incluant une période moratoire de cinq ans maximum, sous certaines conditions. Les compagnies d’assurance ne sont pas en reste. Ainsi, la SICOM offre des prêts pour financer les études tertiaires, à un taux d’intérêt de 7,50 %.

Elle accorde une longue période de remboursement et un moratoire de cinq ans pour le remboursement du capital.  Ces compagnies sont également prévoyantes en vous proposant d’épargner, alors que votre enfant est très jeune, pour ses études tertiaires. La SICOM, comme la British American Insurance (BAI), offre des options dans ce sens. Le A Plus Educational Plan de la BAI vous permet, entre autres avantages, de pouvoir, trois ans avant la maturité de la police d’assurance, utiliser l’argent par tranches d’au moins Rs 5 000.

Au cœur de l’Europe
D’année en année, le nombre de demandes pour des études tertiaires en France, le cœur de l’Europe, ne cesse de s’accroître. Catherine Khoussiainov, directrice de Campus France (agence de l’État français ayant pour but d’accompagner et de faciliter les demandes des étrangers voulant étudier en France), nous indique que cela est dû au fait que l’éducation en France est réputée pour sa qualité.

Un diplômé d’une institution française aura toujours des débouchées en France, mais également dans les pays européens et à travers le monde. « Vu que les Mauriciens sont bilingues, ils arrivent à s’adapter à la vie en France. Sauf que peut-être le climat peut poser problème dans un premier temps. N’empêche, les étudiants mauriciens sont connus pour leur sérieux et leur sens du travail », ajoute Catherine Khoussiainov.

Un étudiant ne doit payer que 150 euros (Rs 5 700) par an pour les frais d’inscription. D’ailleurs, les étudiants, quelle que soit leur nationalité, bénéficient en France des mêmes droits et des mêmes avantages que les Français. En 2011, quelque 408 visas d’étudiant ont été émis pour Maurice. En France comme ailleurs, la médecine, le droit, la gestion et le management, ainsi que l’ingénierie sont des matières prisées par les Mauriciens.

Reste ensuite le coût de la vie. À Paris, un étudiant devra dépenser au moins 1 000 euros (Rs 38 000) par mois. Cela est relativement moins cher en Province, où le coût peut varier entre 700 et  800 euros par mois, soit entre Rs 26 600 et Rs 34 400.

Grande-Bretagne
Les prestigieuses universités de Grande-Bretagne ont depuis toujours attiré de nombreux Mauriciens. Les universités de Manchester, de Kent et de Birmingham sont quelques-unes des plus populaires. Selon Seshadri Jayasankar, directeur de Campus Abroad, bien que le coût des études supérieures soit élevé, chaque année, ils sont près d’une centaine d’étudiants à choisir le pays de sa Majesté : « Si certains profitent des bourses offertes par les universités, d’autres contractent des emprunts. Ceux qui y ont de la famille n’auront que les frais de scolarité à payer. »

Des études en Angleterre peuvent coûter entre Rs 750 000 et Rs 1 million par an pour les frais de scolarité et le logement. Pour un Bachelor Degree, dont les études s’étalent sur trois ans, un étudiant doit débourser environ Rs 3 millions. Certes, cette somme est astronomique, mais la qualité des études en vaut le coût, indique Seshadri Jayasankar. Les étudiants étrangers ont toujours le droit de travailler 20 heures par semaine.

Canada
Arshaad Nunnoo, General Manager de GMS Education and Training Services Ltd, nous en dit davantage sur les perspectives d’études au Canada. Les étudiants peuvent travailler sans permis sur le campus où ils étudient. Ils peuvent travailler jusqu’à 20 heures par semaine en dehors du campus, tout en poursuivant leurs études. Ils peuvent même faire une demande pour un permis de travail. Celui-ci les autorise à travailler jusqu’à 20 heures par semaine et à plein-temps durant les vacances d’hiver et d’été.

Après l’obtention de leur diplôme, les étudiants étrangers ont la possibilité de travailler au Canada. Ils ont également l’opportunité de changer leur statut : d’un permis de séjour temporaire, ils peuvent obtenir celui de résident permanent, cela sans avoir à retourner à Maurice pour les procédures.

Pour une année d’études au Canada, un étudiant devra débourser entre 9 600 et 12 500 dollars canadiens (Rs 278 400 et Rs 362 500) pour les frais de scolarité et 9 000 dollars canadiens (Rs 261 000) pour le logement et les autres dépenses.
 
Source: DéfiMédia
Jane Lutchmaya

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