Monday 23 January 2012

La rentrée des classes – L’angoisse de la séparation

La rentrée des classes – L’angoisse de la séparation
Avec la grande rentrée scolaire, l’heure de la séparation sonne pour l’enfant et aussi pour la maman. Qu’il ait ou non fréquenté une crèche l’entrée à la maternelle constitue une étape décisive. 
 
Le trouble de l’angoisse lié à cette séparation nécessite souvent une approche psychologique. Ria Govinden, psychologue clinicienne, exerçant à l’hôpital Apollo Bramwell, indique qu’il faut anticiper la rentrée, c’est-à-dire : bien préparer le terrain. « La maternelle fera bientôt partie intégrante de son univers ; il y passera beaucoup de temps mais, pour l’instant, elle représente seulement pour lui un vaste saut vers l’inconnu. La première mission, c’est de le sécuriser, lui expliquer en quoi consiste l’école, positiver et le rassurer », dit-elle.

Elle indique que même la maman doit bien se préparer. « Cette séparation est probablement aussi inquiétante pour vous que pour lui. S’il ressent votre stress, cela ne fera qu’accroître le sien », souligne la spécialiste dans la psychopathologie clinique et neuropsychologie.

Rentrée progressive
S’il pleure un peu les premiers matins, ne vous inquiétez pas. Chaque enfant réagit différemment. Dans la plupart des cas, le plaisir d’aller à l’école augmente à mesure que se créent des liens de camaraderie. Cependant, certains prendront plus de temps pour s’adapter…

« Il est également possible qu’il exprime son trouble autrement : difficultés alimentaires, énurésie (troubles urinaires), etc. Cette situation devrait se normaliser rapidement. En revanche, s’il continue de vivre la séparation comme un déchirement, si sa maîtresse vous informe qu’il est triste, qu’il n’a pas de copains... n’hésitez pas à consulter un spécialiste. Il n’a peut-être pas trouvé la clé pour affronter cette étape décisive de sa vie ; peut-être aussi est-il trop petit et immature pour apprécier cette indépendance toute nouvelle qui s’offre à lui », explique Ria Govinden.

Signaux d’un stress trop envahissant pour l’enfant
Des troubles à l’endormissement ou des insomnies, des brusques changements d’humeur, le besoin compulsif de manger, l’apparition de tics nerveux, des maux de tête ou de ventre sont souvent les symptômes que l’enfant est dépassé par son stress. « Il faut alors vraiment l’aider en lui donnant notre écoute la plus tendre possible. Et quand cela ne suffit pas, il est nécessaire de consulter des psychologues pour enfants qui, à travers des thérapies stratégiques, peuvent aider l’enfant à guérir de ce stress… », indique la psychologue Govinden.

Stopper l’angoisse de la séparation
Beaucoup de parents ont déjà subi la séparation lorsqu’ils ont laissé leur enfant pour la première fois à la crèche et il sera alors certainement plus facile pour eux de laisser l’enfant à l’école.

En revanche pour les parents qui n’ont jamais confié leur enfant à une structure et qui ont gardé leur enfant à la maison, l’heure est venue de surmonter ses appréhensions, ses émotions et la jalousie.
Le problème est la difficulté d’être privé de sa présence et le fait de ne plus avoir le contrôle absolu sur l’enfant, de le laisser à quelqu’un d’autre qui va participer à son éducation. Et pourtant, il est important de ne pas transmettre son angoisse à l’enfant, d’accepter la situation et de le confier en toute sérénité à l’instituteur ou institutrice, dit-elle.

L’appréhension des parents est souvent perceptible et risque de déstabiliser davantage l’enfant. Une fois que les parents ont compris et accepté qu’ils ne pourront vivre en symbiose totale avec leur enfant tout au long de leur vie, ils pourront l’accompagner en souriant et dans la joie à la porte de la classe. Pour rassurer l’enfant, il est bon de lui faire savoir que l’on va venir le chercher pour le ramener à la maison. L’enfant doit être informé que la séparation n’est que temporaire, indique Ria Govinden.

« À trois ans, âge le plus courant pour une première rentrée des classes, l’enfant n’a pas encore une notion du temps bien définie. Il sera alors nécessaire de lui expliquer le déroulement de la journée en fonction de sa connaissance temporelle (après le repas, après la sieste, le goûter… maman viendra te chercher, par exemple) », ajoute cette dernière.

Au quotidien, pour compenser la séparation, consacrez un maximum de temps à l’enfant... il sera convaincu que l’école ne change rien à votre attachement et la vivra d’autant plus sereinement que la situation sera harmonieuse à la maison.

En conclusion, plus les adultes aborderont la rentrée dans la zénitude, plus les enfants démarreront sur de bonnes bases.

Quoi faire ?
Lorsque le stress et l’angoisse deviennent omniprésents dans la vie du parent comme de l’enfant, il est important d’identifier les différentes sources de stress face à la rentrée scolaire, pour qu’ensuite, le parent puisse accompagner son enfant adéquatement. Se maîtriser — il est important de bien gérer son anxiété face à la rentrée ; les enfants sont très réceptifs ! Être à l’écoute et surtout ne pas minimiser le stress de son enfant – ce qui importe, ce n’est pas tant ce que la situation revêt pour nous, mais bien la souffrance réelle de son enfant.

Mais lorsque la situation dégénère ou devient difficilement gérable, il est nécessaire de demander l’aide d’un psychologue. Il est important de ne pas laisser l’enfant affronter seul la rentrée scolaire, sous prétexte de lui laisser acquérir une forme d’autonomie. Au contraire, le parent doit faire comprendre à son enfant l’intérêt de l’école, de ses bienfaits et l’accompagner dans son cheminement scolaire, conseille Ria Govinden.

Portrait de Ria Govinden
Ria Govinden exerce depuis quelques mois à Apollo Bramwell.Elle est psychologue clinicienne diplômée de l’Université de Montpellier III, Laboratoire de psychologie clinique en psychopathologie clinique et neuropsychologie, c’est-à-dire, une discipline scientifique et clinique qui étudie les fonctions mentales supérieures dans leurs rapports avec les structures cérébrales au moyen d’observations menées auprès de patients présentant des lésions cérébrales accidentelles, congénitales ou chirurgicales.

Elle est spécialiste en gériatrie et maladies neurodégénératives (bilan, aide au diagnostic, proposition de prise en charge…). Pour les adultes, tous types de pathologies, (psychiatrie, psychopathologies, souffrance, dépression, alcoolisme, troubles post-traumatiques, thérapies de couple…). Pour enfants, possibilité de bilan neuropsychologique et suivi psychologique. Pour les soignants, elle offre le soutien, la formation, l’aide à la pratique, le groupe de paroles ou d’analyses des pratiques.

Source: DéfiMédia
Naznee F.Burtally

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