Friday 20 January 2012

UoM – Quel plan de restructuration?

L’Union des académiciens.
 
Le campus de Réduit est au centre de l’actualité depuis l’annonce de la démission du Prof Konrad Morgan, la semaine dernière. Ce Britannique veut maintenant se consacrer à l’écriture de romans de fiction. S’il maintient que sa décision a été prise en toute indépendance, certains n’ont pas tardé à évoquer d’autres raisons, alors que l’Union des académiciens privilégie l’hypothèse d’une conspiration. 
 
La situation qui prévaut à l’Université de Maurice a été passée en revue. Les invités du Grand Journal, mardi dernier, étaient le Dr Dinesh Hurreeram, président de l’University of Mauritius Academic Staff Union (UMASU), Damodar Surnam, représentant du personnel non-académique au Conseil d’administration et Annick Ebai, secrétaire de la Staff Union.

> Existe-t-il un malaise à l’UoM ?
Dr Dinesh Hurreeram : Le mot malaise est peut-être un peu fort, parce que nous impliquons aussi  les étudiants de l’UoM. Nous pouvons répondre par l’affirmative, parce que nous sommes arrivés à un point où le vice-chancelier a démissionné et le pro-chancelier qui est le président du Conseil d’administration de l’UoM fait fi de la décision du Conseil. Donc, il existe un malaise au niveau de l’administration de l’UoM et c’est grave. C’est pour cela que l’Union académique de l’UoM a dû prendre les devants pour défendre notre institution, afin d’empêcher ce malaise de perdurer.

Damodar Surnam : Il n’existe pas de malaise comme tout le monde le croit. La rentrée universitaire a eu lieu lundi et c’est Business as usual.

Annick Ebai : Nous faisons notre travail normalement, mais nous avons été étonnés d’apprendre la démission du Prof Morgan. Nous suivons la situation de très près.

> Que proposez-vous pour l’UoM ?
Damodar Surnam : Après la démission du vice-chancelier, le corps enseignant demande la révocation du pro-chancelier. Je ne crois pas que ce soit une nécessité. Nous avons un nouveau Conseil d’administration, il faut le laisser travailler. Ensuite, nous déciderons de la marche à suivre.

Dr Dinesh Hurreeram : Nous n’avons rien contre le Prof Jugessur, mais nous souhaitons qu’il assume ses responsabilités. Il ne peut pas nous mener en bateau pendant des mois et des mois. Voilà deux ans que le plan de restructuration tourne en rond. Qu’il assume ses responsabilités…

Prof Konrad Morgan
Le Prof Konrad Morgan a affirmé que le Conseil lui avait demandé à l’origine de se pencher sur un plan de restructuration pour l’Université. Ce plan devait rendre l’Université plus efficiente. La préparation du plan s’est étalée sur une période de 18 mois et régulièrement, le Conseil faisait le suivi. De nouveaux membres ont rejoint le Conseil. Le Prof Morgan a fait part de ses appréhensions à propos du plan de restructuration. Il a ajouté que le nouveau vice-chancelier aura plus de liberté que lui.

Intervention du ministre Rajesh Jeetah : « Il ne peut y avoir d’ingérence politique à l’UoM »
Prenant la parole, le ministre de l’Éducation supérieure a expliqué la vision du gouvernement. « D’abord, nous devons donner la chance à tout le monde d’étudier à l’Université et de décrocher un diplôme. J’espère que nous atteindrons l’objectif d’avoir un diplômé par famille. Je rassure tous les étudiants qu’il n’y a pas de vide à la tête de l’Université de Maurice. Dans le passé, quand le vice-chancelier prenait congé, il y a toujours eu quelqu’un qui faisait l’intérim. L’Université est une institution qui existe depuis longtemps, elle a un Conseil d’administration et un Sénat où de grands professeurs siègent. L’Université est une  institution qui octroie des diplômes. C’est l’Université qui pourvoit des degrés et pas les politiciens… L’Université existe depuis quarante ans et les jeunes sont là pour étudier. »

Évoquant la réforme au niveau de l’UoM, il mentionne qu’elle est dynamique et le plus important, que c’est dans l’intérêt national. « Il faut se demander pourquoi le Premier ministre a choisi de mettre sur pied un ministère du Tertiaire. Lorsque nous nous déplaçons en Afrique, nous affirmons vouloir un gradué par famille. Je crois que tout le monde devrait regarder dans cette direction. Il ne peut y avoir d’ingérence politique à l’UoM, il n’est pas possible que des gens s’en mêlent. L’Université de Maurice existera encore pendant des années. Il y a beaucoup de choses positives à ce niveau. »

Le ministre a tenu aussi à clarifier ce qui se passe lors des rencontres chaque quinzaine. «Peut-être que cela ne fait pas plaisir à certains, nous nous rencontrons toutes les deux semaines avec tous les responsables des institutions, telles que la Tertiary Education Commission, le Mauritius Research Council, et les autres universités pour trouver des lacunes. Lorsqu’il y en a, nous essayons de  réagir. Je donne la garantie que nous avons un gouvernement qui veut booster l’éducation supérieure. Nous voulons donner la chance à tous d’y avoir accès. Il y a beaucoup de choses positives qui se font à l’Université et nous devons capitaliser sur nos compétences pour faire évoluer les choses. »
 
Source: DéfiMédia
Annick Daniella Rivet

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